Déboisement des Sétives

Suite aux déboisements des Sétives, vous avez été nombreux à interpeller l'APIE.

Découvrez notre communiqué de presse sur le sujet.

Déboisement des Sétives :
le symptôme de l’urbanisation sans avenir

De nombreuses personnes ont été choquées par la destruction d’une zone boisée sur les Sétives à l’entrée est de Bourgoin-Jallieu, le long de la RD1006.

Cette opération a été réalisée par la SARA (organisme public d’aménagement) dès obtention de l’autorisation préfectorale de déboisement, et en dehors de la période de nidification des oiseaux. Mais il s’agit en fait de la dernière partie[i] des espaces de ZAC autorisés en 2004-2005, comprenant notamment la Maladière, les Buissières, le Médipôle et l’entrée de Bourgoin-Jallieu autour du giratoire de l’Oiselet.

Les autorisations accordées en 2004-2005 faisaient suite à des actions engagées par les associations de protection de l’environnement pour construction sans autorisation sur zone humide[ii]. En tout, plus de 100 hectares de zones humides allaient disparaître. Après des actions juridiques, des ‘Mesures Compensatoires’ ont été obtenues. Environ 20 ha des 30 ha du boisement humide des Sétives seront conservés, et 32 ha de prairies humides seront créés entre le Médipôle et la sortie d’autoroute A43.

 

Des ‘Mesures Compensatoires’ toujours insuffisantes

Cela ne correspond nullement aux obligations légales d’aujourd’hui[iii] mais à l’époque c’était une avancée, car la ZAC de la Maladière du 27 novembre 1974 prévoyait la destruction de la totalité des Sétives et des espaces autour.

Après près de 10 ans de conflits juridiques, les mentalités des élus ont évolué, un dialogue est engagé et les mesures compensatoires prévues commencent à être réalisées, même si à ce jour le Plan de Gestion demandé par les arrêtés de 2005 n’est toujours pas en place.

L’APIE souligne que, suite à la décision de la CLE (Commission Locale de l’Eau)[iv] de la Bourbre, environ un tiers de la bande de forêt au nord de la RD1006 sera conservée (la partie la plus à l’ouest), cette partie étant plus en eau (zone humide) que la partie détruite.

 

 

Une urbanisation extensive qui détruit l’avenir

La destruction aujourd’hui de ces 12 ha (environ) de boisement à l’entrée de Bourgoin-Jallieu est le symptôme d’une urbanisation non maîtrisée, une urbanisation à bas prix, et qui détruit la valeur ajoutée du territoire et son avenir.

Le projet de SCoT Nord Isère[v] prévoit une consommation (nouvelle) foncière de 1 800 ha sur le territoire d’ici 2030, dont 590 sur des espaces agricoles et naturels en dehors des enveloppes urbaines actuelles (les Sétives sont à l’intérieur de l’enveloppe urbaine).Construire sur des champs agricoles ou détruire des forêts coûte moins cher à court terme (surtout si les Mesures Compensatoires sont minimisées, voire jamais réalisées) mais détruit l’avenir de notre territoire.

L’attractivité du Nord Isère est d’être un poumon vert, une ville à la campagne, et non pas une banlieue continue jusqu’à Lyon.

L’étalement urbain met en cause le fonctionnement économique et la qualité de vie (difficulté d’accès aux transports, saturation routière) et détruit l’agriculture de proximité. De plus, les boisements et les zones humides ont des fonctionnalités écologiques, de plus en plus importantes avec le changement climatique : rétention des eaux et limitation des risques d’inondation (d’autant plus important que le Médipôle est construit en limite de zone inondable), alimentation des nappes, dépollution, régulation de la température, …

L’APIE demande au contraire de reconcentrer les ZAC (par exemple en supprimant les hectares de parking ‘extensif’ en plein air) et en urbanisant en priorité les friches industrielles et les parcelles de ZAC encore vides, pour épargner les zones humides et les terrains agricoles.

 

[i] Environ 12 ha en bande le long de la RD1006

[ii] Le rapport d’Enquête Publique d’octobre 2004 a souligné que « l’enquête est programmée au moment où, pratiquement, tout le projet d’aménagement est déjà réalisé »

[iii] Le SSAGE préconise 2 ha de mesures compensatoires pour 1 ha de zone humide aménagé

[iv] Adoption par la CLE de la cartographie de zonage des Espace Utiles à l’Eau par la CLE Bourbre le 5 octobre 2010

[v] SCoT (Schéma d’Aménagement et de Cohérence du Territoire) Nord Isère soumis à Enquête Publique en juillet 2017. Voir l’avis de l’APIE soumis à cette Enquête Publique sur notre site web (copie sur demande)