Voici un récent communiqué de presse concernant le Center Parcs de Roybon :
mercredi 17 décembre 2014
Center Parcs, ce projet naturellement destructeur
Demain aura lieu l’audience en référé portant sur le projet de Central Parcs de Roybon, en Isère. FNE et son association membre, la FRAPNA, expliquent les raisons qui motivent cette action en justice décisive.
Le Groupe Pierre et Vacances a obtenu les autorisations administratives permettant la construction d'un Center Parcs pouvant accueillir 5000 personnes par jour durant toute l’année. Le projet se situe dans le bois des Avenières faisant partie du massif forestier des Chambaran, sur la commune de Roybon (Isère). L'emprise du projet est de 210 hectares, entièrement en zone humide dont la majeure partie se situe sur le bassin versant de l’Herbasse, au niveau de ses sources.
Destruction de zone humide pour un projet contestable
Il s'agit de la plus grande opération de destruction de zone humide menée depuis des décennies en Rhône Alpes. Elle impactera directement l'alimentation en eau de l'Herbasse et de la Galaure déjà en déficit hydrique. La consommation d'eau sera supérieure à 1000 m3 / jour sur un bassin qui est déjà en déficit hydrique avec une augmentation des prélèvements de l'ordre de 250 m3 / jour. Le projet entraînera la destruction directe et indirecte de nombreuses espèces protégées, notamment d'amphibiens et impacte une station d'écrevisse à pattes blanches (espèce dont l'habitat est sensé être protégé par la directive habitat naturels). Tout cela pour quoi ? Pour des promesses d'emplois précaires?
Avis défavorables ignorés, qu’en pense Mme Royal ?
Le rapport de la commission d’enquête est édifiant concernant les impacts sur l’eau et les milieux : il précise que son avis sur ce projet est défavorable pour 12 raisons, « certaines d’entre elles justifieraient, à elles seules, un avis défavorable ». Il précise également que sur les 727 observations de citoyens recueillies lors de l’enquête publique, 60% étaient défavorables au projet. Il insiste notamment sur les risques de crues et d’érosion dus aux aménagements hydrauliques et sur le problème irrésolu des vidanges dans le milieu naturel de l’Aquamundo. Cet avis a été totalement ignoré par le préfet. Pourtant aujourd’hui Ségolène Royal déclare qu’il faut «écouter ce que disent les commissions d’enquêtes», comme celle concernant le projet de Center Parcs en Isère… Rappelons que le 12 décembre dernier, la région Rhône-Alpes a rejeté un vœu de soutien au projet.
Ce qui nous conduit devant la justice
A aucun moment les alternatives de l'abandon du projet ou d'une réalisation sur un site moins sensible n'ont été envisagées alors que c’est obligatoire. Devant ce constat d'échec, nous contestons la légalité des arrêtés préfectoraux devant la justice administrative qui a convoqué les parties devant le tribunal de Grenoble ce 18 décembre. Nous dénonçons les dysfonctionnements du processus décisionnel et nous participons activement aux manifestations pacifiques. Nous avons tous les arguments qui doivent conduire le juge à suspendre les autorisations préfectorales avant que des dommages irréparables ne soient causés.
Il faut faire cesser les risques de troubles à l'ordre public en réinstaurant un véritable dialogue. Nous ne voulons pas d'un second Sivens. Nous demandons également le lancement d'une mesure d'inspection. Il est nécessaire d'évaluer le processus qui a abouti aux décisions contestées de l’État et justifient les recours en référé et au fond des associations environnementales. Suite aux propos du président de la République qui a promis un chantier sur la démocratie participative et à la récente déclaration de Ségolène Royal sur le cas isérois, il faut restaurer l'autorité et la crédibilité de l’État.