Opération de sauvetage routier d’amphibiens

Mouvements migratoires

Protégés en France par l’arrêté du 19 novembre 2007 fixant la liste des amphibiens et reptiles protégés sur l’ensemble du territoire, les amphibiens n’en demeurent pas moins un groupe d’espèces particulièrement menacé par la destruction de leurs habitats, la pollution de l’eau, les collisions routières, les maladies, le changement climatique, l’introduction d’espèces exotiques et l’intensification de l’urbanisation et des infrastructures engendrant notamment la fragmentation de leur habitat.

Réserve Naturelle Régionale de St Bonnet

Dispositif temporaire de sauvetage

Grenouille agile (Rana dalmatina)

Chaque printemps, les différentes espèces d’amphibiens (grenouilles, crapauds, tritons et salamandres) quittent leurs sites d’hivernage pour gagner des points d’eau où ils se reproduiront. Durant ces migrations, qui ont lieu par temps doux et humides, les individus sont confrontés à de multiples obstacles, notamment les axes de circulation. C’est là que, par centaines, ces animaux se font écraser. Pour enrayer ce phénomène, différents moyens de protection peuvent être mis en place, tels que des passages à petites faunes, des fermetures de route ou des dispositifs temporaires de sauvetage.

Exemples d’amphibiens que nous aidons à traverser :

Salamandre tachetée

Salamandra salamandra

Triton alpestre

Ichthyosaura alpestris

Crapaud commun

Bufo bufo

Grenouille rousse

Rana temporaria

A la Réserve Naturelle

Réserve Naturelle Régionale de l’Etang de St Bonnet

De janvier à mars, une partie des amphibiens de la Réserve Naturelle Régionale (RNR) de l’Étang de Saint-Bonnet quitte les boisements de Polican et le secteur bocager du vallon de Lichat, situés de l’autre côté de la route, pour aller se reproduire et pondre dans l’étang. La traversée de la route départementale RD36, où transitent environ 10 000 véhicules par jour, est particulièrement mortelle.

Pour éviter une trop grande mortalité et pour mieux connaître les populations d’amphibiens menacées par la circulation routière, la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère (CAPI) et l’Association Porte de l’Isère Environnement (APIE) ont mis en place une opération de sauvetage routier depuis 1998.

Quel dispositif ?

Le dispositif, combinant filets et seaux le long de la RD36, empêche les amphibiens de traverser. Ceux-ci vont alors tomber dans les seaux et seront récupérés chaque matin par les salariés et bénévoles de l’association ainsi que les techniciens de la CAPI. Après avoir été dénombrés et identifiés, ils seront relâchés de l’autre côté de la route, où se trouvent les sites de reproduction.

Un système permanent

En 2021, un crapauduc « en dur » est créé le long de la RD36 à l’Est de l’étang de Saint-Bonnet afin de stopper durablement les écrasements des amphibiens liés à leur migration pré-nuptiale. Les amphibiens ne sont pas les seuls visés par cet aménagement : petits mammifères et reptiles pourront également profiter de ce passage à petite faune.

Cet ouvrage ne couvre qu’une partie de l’axe migratoire des amphibiens sur la RD36. De ce fait, cet ouvrage n’est pas pleinement efficace puisqu’une grande portion de route n’est pas couverte par le dispositif et laisse passer les amphibiens. L’ouvrage est composé de plusieurs collecteurs en béton permettant de guider les amphibiens jusqu’aux passages crées sous la route pour se rendre dans l’étang de Saint-Bonnet. Il existe aussi d’autres passages pour laisser passer une faune de plus grande taille (Tortue cistude, Fouine, Blaireau d’Europe, Renard roux, etc.).

Avec cette configuration, il est alors nécessaire de poursuivre la mise en place du dispositif temporaire à filets de part et d’autre de l’ouvrage, cela évitera les écrasements sur la portion non couverte par le passage à petite faune.

La CAPI et l’APIE continuent ainsi le sauvetage des amphibiens le long de la RD36.