Programme Local de suivi de l’Oedicnème criard

Couple d’œdicnèmes dans une zone logistique
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L’Œdicnème criard
L’Œdicnème criard est un oiseau menacé, de la taille d’une perdrix.
Adapté aux environnements chauds et secs, son plumage lui offre un camouflage remarquable dans les déserts, steppes, pelouses sèches rases et … labours. En effet, les grandes cultures offrent, depuis des milliers d’années, un habitat de substitution pour cette espèce qui voit ses habitats naturels disparaître. Tout comme le Busard cendré, ou les Courlis cendrés (en région continentale), ce petit migrateur profite des champs pour aménager un nid, directement au sol entre les galets.
Dès le printemps, les œdicnèmes entament leur migration : un voyage à travers la Méditerranée, l’Afrique du Nord, l’Espagne. Ils rejoignent la totalité de l’Europe (exceptées les régions boréales et l’Irlande).
Leurs grandes pattes, toutes jaunes, leur confèrent une grande aisance à la marche, mais aussi à la course ! En effet, il est plus judicieux pour lui de rester au sol, afin de se confondre avec son environnement dépourvu de végétation. Après avoir chassé les vers de terre et autres petits insectes pendant toute la belle saison, les œdicnèmes mettent les voiles vers l’Afrique, où ils passeront l’hiver bien au chaud.
Mise en place d’un piège photographique au-dessus d’un nid
(œufs visibles au premier plan, à gauche du bâton)
Une espèce menacée
Malheureusement, cette espèce est aujourd’hui menacée !
En effet, les changements de pratiques agricoles rendent les cultures hostiles à cette espèce. La modification des semis perturbe l’installation et la pérennité des nids et l’exposition aux produits phytosanitaires créent un risque d’empoisonnement.
Mais quelles solutions alors ? Tout d’abord un effort national !
Les Programmes de suivis de l’Œdicnème criard (locaux et nationaux) permet d’unir de nombreux acteurs à travers toute la France, afin d’accroître les connaissances scientifiques (étude de sa migration, estimation des populations, risques d’empoisonnements aux produits phytosanitaires) sur cette espèce et de proposer des solutions adaptées à sa protection.
Des actions de protection
En 2022 ce sont 10 couples nicheurs certains qui ont pu être localisés. La majorité de ces nids se trouvent en contexte de plateforme logistique, ou de nombreuses surfaces minérales sont présentes, permettant une nidification. Une vulgarisation et une concertation sont alors établies entre les propriétaires/agriculteurs et l’APIE, afin de permettre un accueil optimal des oiseaux.