le castor d’Europe

Le castor
Ce mammifère, aujourd’hui intégralement protégé, a recolonisé notre territoire nord-isérois depuis la fin des années 90. Long de 120 cm (dont 30 cm de queue) et pouvant peser jusqu’à 35 Kg, le castor est par de nombreux aspects très singulier.
Une espèce menacée
Le Castor d’Europe est donc une espèce ingénieure, tout comme l’Homme.
Mais quoi de pire que deux ingénieurs, avec ses propres idées, sur un même terrain ? Cette espèce a donc été largement chassée, pour les modifications qu’il créait sur les cours d’eau, pour sa fourrure, mais aussi son castoréum (glande odorante utilisée en parfumerie).
En 1909, alors qu’un seul village, composé d’une dizaine d’irréductibles castors résiste à la chasse dans le sud de la France, une loi est votée, celle de la protection du Castor !
De ce point débute une reconquête, celle du castor dans les rivières françaises, mais aussi européennes. Aujourd’hui, le castor est bien implanté dans la Loire, le Rhône, le Rhin, ainsi que leurs affluents.
Une cohabitation avec l’Humain
Les conflits entre l’Homme et le castor sont encore présents.
L’un est contraint par son cadastre et son activité économique et l’autre par sa ressource alimentaire. Les principaux conflits concernent ainsi les agriculteurs et les producteurs sylvicoles (notamment de bois tendre, comme le peuplier, le frêne, l’osier) qui se voient prélever une partie de leurs plantations par l’animal.
Plusieurs solutions existent face à cette problématique (protection métallique autour des arbres, clôtures électriques, éloignement des cultures du bord du cours d’eau, …). L’autre principal conflit, concerne les barrages, qui peut provoquer l’’inondation des parcelles environnantes. Ces ouvrages ne menacent généralement que les espaces à proximité immédiate de la rivière, et topographiquement bas. Ceux-ci peuvent donc nuire à des activités agricoles.
Néanmoins, ces constructions sont indispensables au castor et sont donc protégées autant que l’animal lui-même. Le dialogue avec une structure compétente (EPAGE de la Bourbre ou collectivité territoriale) permet généralement de trouver une réponse rapide et adaptée pour résoudre le problème. Ces solutions peuvent passer par une dérogation à l’arrasement total ou partiel d’un barrage, par la pose d’une clôtures ou encore par l’installation de siphons (buses permettant l’évacuation de l’eau de l’amont vers l’aval du barrage).
Dans ce contexte de cohabitation parfois complexe, l’APIE joue un rôle de médiateur et de vulgarisation auprès des usagers du territoire (associations de pêche, grand public, aménageurs, collectivités, associations sylvicoles et agriculteurs, …). Mieux connaître une espèce c’est aussi mieux l’accepter.
Dans le cadre du plan castor, l’EPAGE de la Boubre a ainsi publiée une plaquette d’information pour cette espèce, réalisée par l’APIE, ainsi que des plaquettes à destination des acteurs, en conflit avec le castor.